lundi 11 janvier 2016

L’expérience immersive et interactive, entre affect et émotion : un évènement esthétique, à venir


Pour les personnes intéressées, voici le résumé de mon prochain livre, en 2017.

RÉSUMÉ

L’expérience immersive et interactive, entre affect et émotion : un évènement esthétique propose aux lecteurs  une démarche productive et novatrice qui permet de théoriser l’expérience esthétique, au sens premier d’aisthesis (ce qui est perçu par les sens), et ses tonalités affectives à partir de l’expérience personnelle des œuvres. Dans cette approche transdisciplinaire, les récits servent de fondation.

C’est que l’expérience esthétique repose d’abord et avant tout sur l’acte de connaître, avant de devenir une part intégrante de la connaissance.

Et l’œuvre, en tant que proposition de vie condensée, offre des expériences esthétiques singulières qui circulent dans un champ infini d’affect (force, qualité, intensité) et une zone personnelle d’émotion. C’est ce qui invite à réflexion.
Ainsi la cartographie proposée par Deleuze et Guattari est un outil fécond pour nous orienter dans cette exploration. De même la proposition que l’expérience esthétique fait évènement attire des notions philosophiques fort intéressantes. En outre, les notions croisées sur le corps et l’affect, sur l’émotion et la motivation et sur le processus, l’expérience et l’évènement nous offrent des apports enrichissants. Il ne s’agit pas d’appliquer des concepts, mais bien de les activer dans un contexte, immersif, interactif et esthétique.
La première partie, en privilégiant le connaître, présente d’entrée de jeu quatre premiers récits d’expérience esthétique. Illusions & Cryogenian de Julius Horsthuis et Pluroma de Dustyn Lucas; Amorphogenesis. Antiplatonic Cave – Zarathustrian Cave / Anaximandrian Cave – de Jaime Del Val; Chair de lumière de Marjolaine Béland ; Weather Patterns. The Smell of Red de Nathaniel Stern et Erin Manning. L’exercice du récit, d’inspiration ethnologique et phénoménologique, consiste à livrer un témoignage personnel, ce qui donne parfois lieu à diverses expressions à saveur poétique ou métaphorique. C’est le substrat de la pensée en devenir.
La deuxième partie décline des réflexions assorties de notions philosophiques des Deleuze et Guattari, Massumi, Whitehead, etc., et neuro-scientifiques des Russel, Panksepp et d’autres théoriciens de la motivation. Elles font écho aux expériences décrites. L’introduction présente les objectifs, le lectorat ciblé, la démarche productive et sa cartographie. Elle définit brièvement les principales notions qui seront élaborées dans les chapitres suivants. Le chapitre deux révèle le fil rouge de cet essai, soit de démontrer comment l’expérience esthétique « fait évènement» ou comment l’expérience immersive et interactive « fait évènement» esthétique. Les deux autres chapitres, 3 et 4, déclinent et distinguent l’affect et l’émotion. C’est la contribution du savoir à la réflexion en cours.
Dans la troisième partie, trois chapitres, où sont entrelacés trois autres récits, nous invitent à approfondir les courants immersif et virtuel, interactif et projectif que le bain intégratif et réflexif subsume avec les principaux effets et temporalités relevés. Ils reviennent sur les expériences décrites dans les récits.
L’affirmation que l’expérience esthétique « fait évènement» (ch. 2) repose sur l’inscription des relations entre les éléments et le processus esthétique dans une cartographie inspirée de Deleuze et Guattari (ch. 1). C’est là que circulent les corps, dont le corps vivant, et les affects non conscients la plupart du temps, néanmoins partie prenante du processus (ch. 3). Aussi, notre tendance réactive soulève des émotions qui jouent un rôle important dans notre motivation à poursuivre ou non la rencontre (ch. 4). Quant à l’état d’immersion, ses dispositifs et ses dispositions très variables, il est étroitement relié à la dimension virtuelle (ch. 5) ainsi qu’aux résonances de l’interactivité à l’intérieur du corps (ch. 6). Ce faisant, divers effets et  temporalités croisées alimentent l’expérience esthétique (ch. 7). En fin de parcours (ch. 8), nous faisons le point sur la démarche productive, à la fois expérimentale, transdisciplinaire, philosophique et scientifique. En dernier lieu, Enrico Pitozzi, théoricien international de la scène médiatique, signe une postface intitulée Toucher à la limite : au cœur de l’immersion esthétique.
Cet essai s’adresse aux adeptes de l’art immersif et interactif qui interrogent son impact affectif et émotionnel. L’expérience esthétique et tous les évènements qui la soutiennent les incitent à chercher plus loin. Il intéressera entre autres les chercheurs et étudiants en psychologie neuro-cognitive, en théorie et pratique des arts immersifs, en esthétique de la communication et des médias interactifs, en théorie de l’expérience et de l’affect. Il pourra aussi intéresser les professeurs et étudiants en approches transdisciplinaires qui valorisent le vécu humain comme source de théorisation de l’expérience.  Enfin, il captivera ceux et celles qui désirent creuser davantage l’expérience esthétique en art actuel. Qui sait, les lecteurs auront-ils le goût d’écrire un récit d’expérience, puis, s’ils le désirent, de pousser plus loin l’analyse et la réflexion avec des notions philosophiques ou neuroscientifiques qui approfondissent leurs impressions et leurs intuitions. C’est la visée de la démarche productive.

Mots-clés : agencement, affect, cartographie, déterritorialisation, devenir, diagramme (dessiner un), émotion, expérience esthétique, évènement, immersion, motivation, perception amodale, projection, résonances interactives, virtuel

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